Il existe beaucoup de manières pour arriver à créer son rucher; récolter des essaims, placer des ruches pièges, acheter des paquets d'abeilles avec reine en cagette, des colonies sur cadres en développement, des colonies hivernées.
La méthode la plus naturelle qui soit est bien de récolter des essaims en saison. Avril, mai et juin sont les mois les plus propices pour obtenir des essaims d'abeilles. Vous pouvez en demander à des apiculteurs, vous faire connaitre comme récolteur d'essaims sur diverses plateformes et groupes du web, demander aux pompiers et commune de vous appeler s'ils sont contactés.
Lorsque vous aurez l'occasion de vous rendre sur place pour un essaim, soit il sera facile à récolter, soit il sera moins accessible parce qu'il se sera déjà réfugié dans une infrastructure (vide-ventilé d'un mur d'habitation, cheminée, sous toiture, ...). Sachez que les propriétaires sont souvent demandeurs pour que l'essaim établi dans leur propriété soit emmené le plus rapidement possible, pas pour d'éventuels dégâts pour le récupérer et qu'ils vous en tiendront souvent responsable et redevable.
Lorsque vous aurez installé votre essaim, il est parfois difficile de connaitre avec assurance l'origine de la sous-espèce ou race de cet essaim, vous ne connaitrez pas non plus l'état sanitaire de la colonie, ses qualités ou défauts. Le plus souvent, une colonie essaimeuse a dans ses gènes ce besoin de faire des essaims, ses descendantes auront beaucoup de probabilité de conserver ce trait de caractère, c'est un gène dominant. Même si leurs défenseurs aiment à dire que c'est la nature, l'apiculteur appréciera de conserver sa colonie de production entière pour récolter les produits de sa ruche plutôt que de voir sa colonie produire des essaims qui ne seront pas toujours récupérés. Il y a aussi le facteur reine qui entre en jeu; soit l'essaim possède à sa tête une reine féconde (l'ancienne reine de la colonie essaimeuse; essaim primaire) soit il possède une ou plusieurs reines vierges (essaim secondaire, tertiaire, ...). Dans le cas de la reine vierge, celle-ci doit se faire féconder, il n'est pas rare de devoir attendre 15 jours avant qu'elle ponde enfin, pire, la vierge, pour une raison ou l'autre, ne reviendra jamais de ses vols de fécondation et l'essaim échouera à former une colonie. Dans le cas d'une reine féconde, dans les jours qui suivent l'installation de l'essaim, celle-ci doit souvent faire place à une nouvelle reine qui sera élevée par la colonie qui aura décidé de la destituer pour rajeunir la colonie. Nous retrouvons dans ce cas de figure les mêmes risques en ce qui concerne les vols de fécondation.
Dans tous les cas, l'idéal est de remplacer la reine rapidement par une reine de qualité d'origine connue (éleveur).
Cette technique fonctionne… avec beaucoup de chance. Le principe, installer une ruche ou ruchette, entre 3 et 4 m de hauteur, au soleil, avec si possible, de vielle cires qui sentent les odeurs de la ruche pour espérer y attirer des abeilles éclaireuses d'un essaim qui rameutera toute la colonie pour cette ruche piège. Ensuite tout ce qui a été dit dans le paragraphe précédent est d'usage dans ce cas.
Je déconseille les paquets d’abeilles avec reine en cage d’introduction. La très grande majorité de ces paquets d'abeilles proviennent de l'étranger souvent très lointain, d'origine sanitaire incertaine, faits dans des "usines à viande" avec des abeilles peu ou pas du tout adaptées à notre climat. Ces colonies dépérissent très souvent rapidement. De plus, c'est la porte ouverte à l'import des maladies et parasites qui font des ravages dans nos élevages, véritable catastrophe écologique. Nous comprenons que certains soient tentés face au refus de certains de nos éleveurs de pouvoir fournir des colonies en nombre et au moment désiré, mais c'est une question de bon sens et preuve de sérieux de la part de ces apiculteurs qui mettent un quota raisonnable à la production. C'est aussi une question de respect et d'amour de ses abeilles que de ne pas tirer dessus plus qu'elles ne peuvent le faire, c'est du respect de l'animal. Mieux vaut patienter un an de plus pour obtenir des abeilles de qualité proches de chez vous que de jeter votre argent dans des colonies bas de gamme pour devoir ensuite réinvestir dans de meilleures colonies.
Vous cherchez des colonies. Prenez-vous y à temps, n'attendez pas le printemps pour vous renseigner pour l'année en cours.
Les colonies sur cadres en développement sont des colonies faites selon le principe de l'essaim dit "artificiel", une colonie est divisée, en deux ou trois en répartissant les cadres de nourriture et couvain de manière équitable. L'apiculteur conduira, protègera et fera prospérer ces essaims jusqu'au moment où les abeilles auront repris suffisamment de forces et de vigueur pour être autonome avec une jeune reine à leur tête. A ce moment, elles pourront partir chez l'apiculteur qui pourra les placer dans son rucher, à lui de tout faire pour s'assurer que la colonie aura suffisamment de provisions pour passer l'hiver et que ses abeilles soient traitées contre les parasites (varroas). Ces colonies sont souvent prêtes pour les mois de juillet ou août.
Les essaims hivernés sont généralement disponibles en avril. Ils coûtent plus cher que des essaims en développement de l'année car ils ont été traités en fin d'été, en hiver et début du printemps contre les varroas, nourris si besoin avant l'hiver ou pendant l'hiver, bref, surveillés et choyés entre huit et neuf mois de plus par l'apiculteur qui les a produit. De tels essaims sont prêt à démarrer et donner leur première récolte l'année de l'achat, dépense vite compensée par la vente de quelques kilos de miel.
Face à ces considérations, l’origine de vos abeilles devra donc être à minima d’Europe de l’ouest et idéalement locale. Il existe encore quelques conservatoires de l’abeille locale (apis mellifera mellifera) dont la survie dépendra de vous, éleveur de noire. Se procurer ses abeilles localement limite le risque d’erreurs. Pour notre part, le choix est fait, c'est l'abeille noire de Chimay la plus pure et la plus proche de chez nous, celle que nous élevons
Si un conservatoire d’abeille noire existe à proximité, tout apiculteur se doit de le respecter voire d’y participer, et ce, dès sa première ruche.
Outre la participation à la protection et préservation de l’espèce d’abeille locale, l’apiculteur de proximité sera potentiellement plus sérieux. Il a pignon sur rue, une réputation à préserver et pourra souvent vous aider en cas de difficulté. L'apiculteur de proximité est comme vous, il se soucie du bien-être de ses abeilles et fera tout pour que la noire continue à prospérer et se multiplier.
L'Abeille Noire, Rue des Trois Sœurs, 14 A - 4540 Amay (Belgique)
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