Bonjour tout le monde ...
Il y a quelques mois, en novembre, le groupe Facebook "Apiculture Wallonie" relayait une annonce pour les apiculteurs qui souhaitaient connaitre la qualité toxicologique de leur cires grâce à une analyse de résidus de pesticides ainsi qu'un rapport du potentiel toxique ce celles-ci. En suivant le lien, je suis arrivé sur une page soutenue par le Service Public Wallonie (SPW).
Bonjour tout le monde...
Il y a quelques mois, en novembre, le groupe Facebook "Apiculture Wallonie" relayait une annonce pour les apiculteurs qui souhaitaient connaitre la qualité toxicologique de leur cires grâce à une analyse de résidus de pesticides ainsi qu'un rapport du potentiel toxique de celles-ci. En suivant le lien, je suis arrivé sur une page soutenue par le Service Public Wallonie (SPW).
Un questionnaire était à remplir. Si vous reteniez l'attention et répondiez aux critères de sélection de l'étude, vous pouviez être recontacté en décembre pour nous inviter à envoyer un échantillon de cire.
Nous avons proposé un échantillon de cire de corps de nos Warré (150g demandés) en bloc, après passage en cérificateur puis refonte et filtrage en cuve bain-marie.
Travaillant avec des ruches Warré, à chaque fois que nous devons récolter le miel, les rayons sont pressés pour extraire le miel. Les cires sont ensuite refondues puisqu'elles ont été détruites par écrasement. Nous avons souvent entendu certains apiculteurs probablement mal informés de la technique Warré, déclarer que le miel qui sort des rayons écrasés est de piètre qualité arguant que les cires sont répugnantes. A ceux-là et aux autres, voici les résultats et conclusion de cette analyse collectée, centralisée et relatée par Madame Noëmie El Agrebi de l'Université de Liège - FMV, Epidémiologie et analyses des risques appliquées aux sciences vétérinaires B42. Les analyses ont été réalisées par le Laboratoire Intertek, résultats interprétés avec l'outil BeeToxWax.
Voici Ce que Madame Noëmie El Agrebi écrit dans notre correspondance : "... Merci d'avoir participé à notre étude sur la cire, ci joint le rapport d'analyse d'Intertek et l'interprétation des résultats avec l'outil BeeToxWax.
On ne retrouve pas de Flumethrine (Polyvar Yellow), par contre on retrouve 3 résidus de pesticides différents à des concentrations relativement faible.
Le quotient de risque (risque toxique potentiel de la cire) est de 5! ce qui est très bas pour de la cire de corps de circuit non fermé et donc très positif.
Pour vous donner une idée, on considère les cires avec un quotient de risque inférieur à 250 sans risque toxique, à partir de 5000 comme étant très toxique pour les abeilles, entre ces deux valeurs, plus on s'approche de la valeur de 5000, plus le potentiel toxique augmente.
Dans vos cires on retrouve les molécules suivantes:
Du Tau-fluvalinate à l'état de trace donc contaminations antérieures.
Du DEET qui est un répulsif (anti-tique/anti-moustique), on le retrouve très souvent dans les cires d'apiculteurs au cause d'une recrudescence de son utilisation.
L'acaricide propargite a également été détecté, ce résidu provient d'applications agricoles et non de la lutte contre Varroa. Son accumulation dans la cire d'abeille provient de contaminants externes ramenés à la ruche par les abeilles butineuses. Son utilisation n'est plus autorisée par le règlement européen (CE) 1107/2009..."
Clairement, deux polluants sont environnementaux ; un ramené à la ruche après butinage, il s'agit du DEET qui est un répulsif pour l'Homme qui repousse les moustiques, tiques, puces, sangsues, ... L'odeur corporelles de l'homme est changée, ces parasites n'importunent plus l'être humain. En s'aspergeant, des embruns se déposent dans l'environnement, les abeilles butinent et en ramène à la ruche. Etant donné que ce produit est lipophile, celui-ci imprègne la cire.
Le deuxième polluant est l'acaricide Propargite.
"Le propargite ((4-tert-butylphénoxy) cyclohexyl prop-2-yne-1-sulfonate, appellations commerciales Mitex, Omite et Comite) est une substance chimique de formule brute C19H26O4S, utilisée comme acaricide dans l'agriculture pour tuer les acariens.
Il est hautement toxique pour les amphibiens, les poissons et le zooplancton, ainsi que pour son potentiel cancérogène.
Cet insecticide est soupçonné d'être l'une des causes de la pandémie qui décime les abeilles en Europe. Son emploi dans l'agriculture est interdit en France depuis 2011." Source : Wikipedia
Ce qui est inquiétant, c'est que cet acaricide est interdit par le règlement européen. Que vient-il encore faire dans notre environnement ? Il apparait cependant que certains produits toxiques sont toujours présents dans l'environnement plusieurs années après l'arrêt de leur utilisation.
En ce qui concerne le Tau Fluvalinate, je peux l'expliquer.
Il y a 35 ans, j'utilisais des bandelettes d'Apistan pour traiter le varroa dans mes ruches (seul médicament autorisé alors pour le traitement contre le varroa).
J'ai arrêté l'apiculture pendant quelques années suite à la "disparition complète" de mon rucher et de tout le matériel.
Quand j'ai recommencé l'apiculture il y a quelques années, j'ai "amorcé" les barrettes placées dans les ruches avec de la cire fondue pour que les abeilles démarrent les constructions en suivant ces amorces et espérer que les rayons soient construits dans le "bon sens". La cire qui a été employée pour ce travail provenait d'un pain de cire que je conservais depuis plus de 20 ans dans un seau à la cave. Chaque barrette s'est donc retrouvée avec environ l'équivalent de 1.5 à 3 g de cette cire (x 8 rayons) par élément à construire (volume de 30 x 30 x 21 cm).
A savoir, que ce médicament est encore commercialisé de nos jours pour combattre le varroa, malgré la mise en évidence de sa toxicité et de l'accoutumance de varroa à cette molécule.
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